INTRODUCTION, PRÉFACES et POSTFACE
du
Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française
par Paul ROBERT
Préface du 5e volume
J'éprouve quelque confusion à présenter à mes lecteurs ce cinquième volume qui devait être le dernier du Dictionnaire. Non que tout mon effort, avec l'aide de mes collaborateurs, n'ait pas tendu sans relâche à l'abrègement des délais de publication, mais l'enrichissement continuel de nos dossiers nous a fait déborder les limites étroites que j'avais d'abord assignées à mon équipe.
Oserai-je avouer que j'ai ainsi connu, au milieu d'écueils semblables, les mêmes préoccupations que le grand Littré ?
« … Les prévisions furent dépassées, écrivait-il en 1880 dans son admirable opuscule intitulé Comment j'ai fait mon Dictionnaire. La matière donnait incessamment un peu plus qu'il m'avait semblé qu'elle donnerait. Non que je me livrasse à des divagations et à des hors-d'œuvre; mais en me renfermant strictement dans les lignes tracées, comme je tenais à ne rien omettre d'essentiel ni à ne rien écourter, la copie s'allongeait sous ma plume, non sans exciter mes appréhensions. »
Il m'est apparu, tout compte fait, que je devais moins céder à mes impatiences de finir qu'aux encouragements de ceux qui m'incitaient à tirer le meilleur parti des trésors accumulés en quinze années de travail assidu, poursuivi, sous ma direction, par un groupe d'ardents collaborateurs.
Que nos souscripteurs soient, cependant, rassurés ! La préparation du sixième et dernier volume est déjà très avancée. Ils ne tarderont plus guère à posséder l'ouvrage tout entier.
La diffusion en est exclusivement assurée par la Société du Nouveau Littré, depuis le transfert de son siège social à Paris, mais elle reste confiée aux soins vigilants de mon ami Marcel Tordjman, ancien gérant de la S. A. F. O. R., devenu Directeur commercial de la S. N. L. Son inlassable dévouement s'appuie sur l'affectueuse confiance de tous les membres de notre Conseil d'Administration parmi lesquels je dois particulièrement nommer mon cher condisciple Georges Chetcuti et mon ami Alain Rey, Secrétaire général de la Rédaction.
1961.