INTRODUCTION, PRÉFACES et POSTFACE
du
Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française
par Paul ROBERT
Préface du 6e volume
Voici que s'achève enfin un ouvrage auquel j'ai consacré dix-huit années de ma vie.
Ce n'est pas le lieu de dire ici combien il m'a coûté d'efforts, de soucis, de tourments. Je compte bien en faire le récit ailleurs, dans un petit livre que j'intitulerai sans doute « Les aventures d'un dictionnaire ».
L'encre de nos derniers articles est encore trop fraîche et je ne songe aujourd'hui qu'à me tourner vers tous ceux qui m'ont permis de poursuivre ma tâche jusqu'à son terme. Ils sont innombrables et beaucoup me sont inconnus. Des mois ne me suffiraient pas pour remercier d'une lettre ceux que je connais personnellement. Depuis le jour où j'ai réuni dans la Société du Nouveau Littré quelques dizaines de chaleureux amis, que de concours n'ai-je pas rencontrés tant auprès de mes collaborateurs directs qu'auprès de hautes cautions qui ont su éveiller l'intérêt sympathique d'un vaste public en faveur d'une entreprise bien modeste à ses débuts.
Si elle fut placée sous le signe et l'inspiration d'un illustre devancier, puis-je le regretter alors qu'elle m'a valu deux précieuses récompenses : l'affectueux encouragement de mes amis Le Hanneur, cousins d'Émile Littré, et la réimpression, par les soins de plusieurs éditeurs, de son grand Dictionnaire, admirable monument du siècle précédent ?
Mon Dictionnaire vieillira à son tour, et j'ose dire qu'il a déjà vieilli en quelques-uns de ses articles, tant la langue évolue vite et tant la publication d'un semblable ouvrage souffre de longs délais. J'en connais mieux que personne les imperfections et les lacunes. C'est pourquoi un Supplément, ouvert depuis plusieurs années, devra lui apporter bien des retouches et des compléments. Les matériaux déjà réunis forment une masse considérable qui doit encore s'enrichir dans les mois à venir. Je fais appel, pour les compléter, à la collaboration du public et d'abord, naturellement, à celle de nos souscripteurs dont le nombre approche maintenant de cent mille.
J'éprouve une grande fierté à remercier ceux qui, près de leur « capitaine », ont lutté, contre vents et marées, pour mener avec lui le navire au port.
L'hommage que je leur ai rendu depuis la publication de mon premier volume doit leur être renouvelé avec toute la gratitude que méritent leur zèle et leur affection. Sans l'ardeur d'une foi solide dans l'œuvre et le « maître de l'œuvre », un effort aussi prolongé n'aurait pas pu être soutenu. Je désire mentionner à nouveau ceux qui, depuis une dizaine d'années, sont demeurés à mes côtés.
À la Rédaction : Mme Rey (déjà citée dans mon premier volume sous le nom de Mlle J. Debove); MM. Henri Cottez (Ancien élève de l'E. N. S., agrégé de l'Université); Alain Rey (Secrétaire général de la Rédaction, administrateur de la S. N. L.); et aux Services annexes de la Rédaction : Mlle F. Ballester (Secrétaire de Direction); MM. Georges Chetcuti (Chef du Service de la correction, administrateur de la S. N. L.); N. Lapeyre (Chef correcteur adjoint).
Au service commercial : M. Marcel Tordjman, et tous les « ambassadeurs » qui ont coopéré avec lui à la diffusion du ROBERT.
Ma reconnaissance va également à M. Robert Le Bidois, docteur ès lettres, ainsi qu'à MM. Jean Lecomte, éminent physicien, Membre de l'Institut, et Paul Laffitte, Professeur de chimie à la Sorbonne, qui nous ont apporté leur précieux concours dans l'élaboration des deux derniers volumes.
Je n'aurai garde d'oublier les services rendus, dans la révision des articles, par mon fils Philippe Robert, ancien élève de l'École Polytechnique, et par mon excellent ami Armand Montagne.
Paris, le 28 juin 1964.